Le 33ème Sommet de l’Union africaine (UA) se tiendra les 9 et 10 février prochain dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, sous le thème « Faire taire les armes : créer des conditions propices au développement de l’Afrique ». Cette session ordinaire de l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine (UA) a été précédée par la tenue de la 39ème session ordinaire du Comité des représentants permanents (COREP), les 21 et 22 janvier 2020 et de la 36ème session ordinaire du Conseil exécutif au niveau des ministres des Affaires étrangères, les 6 et 7 février 2020. Ce 33ème sommet de l’Union africaine verra la participation d’un parterre de chefs d’Etat, de gouvernement, de ministres et de diplomates.
Rapport du 32ème sommet de l’UA
De nombreux problèmes persistent, reconnaît le président de la Commission de l'Union africaine Moussa Faki Mahamat dans son rapport présenté aux chefs d'Etat et de gouvernement des Etats membres réunis lors du 32ème Sommet de l’UA à Addis Abeba. Moussa Faki Mahamat a souligné que les conflits et la violence demeurent une réalité qui affectent la vie de larges couches de la population africaine. Les processus de démocratisation et la promotion de la bonne gouvernance sont encore semés d’embûches. La pauvreté et la misère sont le lot quotidien de centaines de millions de personnes, même si le continent est doté de richesses et de talents. Pour le président de la commission de l’UA la voix de l’Afrique sur la scène internationale n’est pas encore suffisamment prise en compte, même si le continent représente plus du quart des membres de l’ONU.
Faire taire les armes
Bien qu’il y ait eu des développements significatifs dans la mise en oeuvre du projet phare sur la réduction au silence des armes d’ici 2020, il y a encore beaucoup à faire. En effet, des conflits et les violences armées persistent dans certaines parties du continent, certains processus de paix sont bloqués ou en veilleuse depuis des décennies, et de nouvelles menaces apparaissent dans différentes parties de l’Afrique. Pendant ce temps, des pays dont on a immédiatement constaté avec beaucoup d’espoir qu’ils étaient sortis d’un conflit ont rechuté dans l’abîme de la violence. Dans l’ensemble, l’évolution de la situation dans le domaine de la paix et de la sécurité sur le continent demeure décourageante, comme en témoignent les rapports semestriels du Conseil de paix et de sécurité (CPS) présentés à la Conférence de l’UA sur ses activités et la Situation en Afrique en matière de paix et de sécurité.
Lutte contre le terrorisme
Les crises et conflits qui traversent le continent, une des priorités du président de la Commission de l'Union Africaine Moussa Faki, seront également à l'ordre du jour, comme le chaos en Libye et en Centrafrique, les groupes jihadistes dans certaines parties du Sahel, les tensions en République démocratique du Congo et au Cameroun. Au Soudan du Sud, un processus de revitalisation de l'accord de paix signé en 2015 a été lancé, mais un cessez-le-feu entré en vigueur le 24 décembre a été violé de nombreuses fois par les belligérants. La mission de l'Union africaine en Somalie (Amisom) doit elle se retirer d'ici décembre 2020 de cette nation minée par les attentats islamistes, alors que de sérieux doutes existent sur la capacité des forces somaliennes à assurer elles-mêmes la sécurité.
Lutte contre la corruption
Le défi de la corruption et des flux financiers illicites dans le cadre du programme de transformation de l’Union est monumental. Par exemple en 2018, l’Afrique recevait 29,7 milliards de dollars au titre de l’aide publique au développement et elle perdait simultanément plus de 50 milliards de dollars en flux financiers illicites. Sans l’élimination de la corruption et des flux financiers illicites, l’exécution du premier Plan décennal de mise en oeuvre de l’Agenda 2063 ne sera pas réalisée. C’est cette réalité qui a contraint les dirigeants africains à dédier 2018 à la lutte contre la corruption sous le thème : Gagner la lutte contre la corruption: une voie durable pour la transformation de l’Afrique. L’année 2018 a été historique dans la lutte contre la corruption pour deux raisons. Premièrement, c’était la première fois que notre Union consacrait un an à la lutte contre la corruption. Deuxièmement, l’année 2018 a marqué un tournant important dans la campagne contre la corruption en Afrique, comme en témoigne la décision historique de la Conférence de consacrer le 11 juillet de chaque année à la Journée africaine contre la corruption.
Retrouvez en complément de cet article une playlist d’éléments vidéos réalisés par la rédaction d’AFRICA24 TV.