Par Marie Colette BABASSAGANA
En République démocratique du Congo, la commission électorale a publié la liste définitive des candidats à la présidentielle de décembre 2018. Sur les 25 candidats qui ont présenté leurs dossiers, 21 ont été retenus et 4 rejetés. Parmi les candidatures rejetées, on note celles de l’ancien chef rebelle et ex-vice-président Jean-Pierre Bemba et de l’opposant en exil Moïse Katumbi. Quant-aux candidatures retenues figurent celles d’Emmanuel Ramazani Shadary, le dauphin du président sortant Joseph Kabila, Felix Tshisekedi président de l'UDPS et Vital Kamerhe ex-président de l'Assemblée nationale.
Un enjeu pour toute la sous-région
Au pouvoir depuis l’assassinat de son père en 2001, élu en 2006 et réélu dans la contestation en 2011, le président sortant Joseph Kabila aurait dû quitter le pouvoir dès le 20 décembre 2016, à la fin de son deuxième mandat. Mais un accord politique du 31 décembre 2016, lui a permis de rester au pouvoir moyennant des élections avant la fin 2017 et qui finalement ont été repoussées au 23 décembre 2018. A deux mois de cette échéance électorale, l’on note de grandes attentes tant au sein de la population congolaise qu’au niveau de la communauté internationale, car ces élections revêtent d’importants enjeux surtout sur le plan sécuritaire où la sécurité est détériorée dans certaines régions du pays, en particulier les Kasaï où sévissent toujours des miliciens armés.
Une élection présidentielle sans réel candidat de l’opposition
Adversaire de poids du président Kabila, l'ancien chef de guerre Jean-Pierre Bemba a été écarté de la course à la présidentielle, car il a été reconnu coupable par la Cour pénale internationale dans une affaire de subornation de témoins. Premier à déposer sa candidature à la suite d'un retour qui aura déplacé des foules, Jean Pierre Bemba était vite apparu comme le favori capable d'apporter une riposte politique à la hauteur de l'obstination du président Joseph Kabila. Arrivé deuxième à la présidentielle de 2006, on le donnait favori après l'expiration des deux mandats constitutionnels du président sortant et grâce à sa popularité dans un paysage politique qui tardait à faire apparaître un leader charismatique au sein de l'opposition congolaise. Mais le lundi 3 septembre 2018, la candidature de l'ancien vice-président a été rejetée par la CENI, la commission électorale.
Différents points encore loin de faire consensus
L’utilisation de la machine à voter, que conteste l’opposition, provoque d’importantes divergences, au point de fissurer la fragile unité qui semblait régner au sein de l’opposition. Si l’ensemble des opposants, candidats ou non à la présidentielle, sont unanimes pour rejeter en bloc la machine à voter, source de possibles fraudes, l’attitude à adopter face à son utilisation ne fait pas pour autant l’unanimité. D’ailleurs, la dernière manifestation du 26 octobre a été placée sous le signe du refus de la machine à voter et du nettoyage du fichier électoral qui contiendrait 6 millions d’électeurs sans empreintes digitales
Les candidats déclarés à la présidentielle 2018
Emmanuel Ramazani Shadary, est le candidat sur qui mise le Front Commun pour le Congo (FCC) pour remporter l’élection présidentielle du 23 décembre prochain. En 2006 et 2011, il est deux fois élu Député National dans la circonscription de Kabambare. Pendant la même période, il a été le Directeur de campagne du Candidat Président Joseph KABILA au Maniema. Parmi les autres candidats déclarés : l'ex-président de l'Assemblée nationale, Vital Kamerhe, Candidat de l'Union pour la nation congolaise (UNC) arrivé troisième lors de l’élection de 2011 avec 7,74% des suffrages exprimés. Pour cette deuxième tentative à l'élection présidentielle, Vital Kamerhe dit vouloir transformer la RDC. Un autre poids lourd de l’opposition, Félix Tshisekedi, président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Pour cette première candidature à la présidentielle, le successeur d’Etienne Tshisekedi a par ailleurs les ambitions de faire de la lutte contre la corruption son cheval de bataille une fois porté à la magistrature suprême.
Un candidat commun unique de l’opposition au plus tard le 15 novembre
Les représentants des sept principaux partis de l’opposition congolaise ont signé le 25 octobre un communiqué, au terme de deux jours de discussions, dans lequel ils s’engagent à désigner un candidat commun en vue de la présidentielle avant le 15 novembre.
Pour rappel, L'élection présidentielle de 2018 qui doit avoir lieu le 23 décembre se tiendra en même temps que des législatives et les provinciales. Reportée à plusieurs reprises depuis 2016, cette présidentielle devrait donner un successeur au président sortant Joseph Kabila, qui occupe le poste de président depuis 2001.
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