Le dernier candidat (mais pas le moindre) de ce dossier spécial BAD 2015 se nomme Birama Boubacar Sidibe. Originaire du Mali et bien connu des institutions panafricaines de développement pour avoir fait un parcours impressionnant. Découvrez dans ces lignes, la feuille de route de cet ingénieur de formation, à 24 heures de l’élection à la tête de la Banque panafricaine.

Birama Boubacar Sidibe, 63 ans de nationalité malienne est le dernier portrait présenté dans ce dossier spécial BAD 2015. Né le 16 juin 1952 à Bamako au Mali, il est sorti Ingénieur en Eau et Assainissement à l’Université de Montpellier en France. Aujourd’hui, l’homme est expert des questions de développement en Afrique, en Asie ou encore en Europe au vu de son parcours professionnel.
Parcours
Birama Sidibe n’est pas inconnu de la Banque africaine de développement. Il y entre en Janvier 1983. En 1996, l’ancien étudiant de l’Ecole nationale du génie rural de Paris en France a participé au programme de modernisation de la Banque à la suite de la crise institutionnelle de 1995. Dix ans plus tard, il est nommé Vice-Président par intérim de la région Nord, Est et Sud de la Bad.
En Juillet 2006, l’homme prend le cap de Nairobi au Kenya où il est nommé Directeur général de Shelter Afrique (organisme régionale à capitaux privés et publics) dont l’activité principale est le financement des promoteurs du secteur privé et l’accès au logement. Ce poste lui a permis de travailler en partenariat avec les banques et les institutions de crédit hypothécaire notamment la Bad.
Birama Sidibé quitte Shelter Afrique en décembre 2008 et est nommé Vice-Président chargé des opérations de la Banque islamique de développement (Bid) à Djeddah en Arabie Saoudite. En six années d’exercice professionnelle au sein de l’institution islamique, l’homme a mis en oeuvre la stratégie de la banque qui s’est matérialisée par un transfert net de 5 milliards de dollars en faveur des pays membres. Il a aussi facilité le financement de plusieurs pays africains les moins avancés à hauteur de 4,2 milliards de dollars et piloté la croissance de cette Banque disposant de plus de 100 milliards de dollars de capital. Il démissionne en janvier 2015 pour se présenter à la succession de Donald kaberuka.
Vision
“Nous avons passé les vingt dernières années à parler du Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (Pida). Mais, sur le terrain, pas grand-chose n’a été réalisé”, diagnostique le candidat malien dans une interview accordée à Jeune Afrique. Avant d’ajouter qu’ “individuellement, les banques de développement n’ont pas suffisamment de ressources pour combler tout le déficit de financement en Afrique” . Pour ce faire, M. Sidibe préconise que “la Bad doit fédérer les investissements privés, mais aussi les bilatéraux comme la Chine parce qu’elle jouit d’une crédibilité certaine et sa présence servira de caution morale.” Pour cet ingénieur ayant réussit à octroyer du financement aux Etats lorsqu’il était en poste à la Bid, la Bad doit changer son modèle opératoire en jouant un rôle d’intermédiaire. “Ce qui mettra moins de pression sur ses comptes (de la Bad, ndlr)” selon M. Sidibe.
Laquelle des visions des huit candidats aura le plus convaincu le Conseil des gouverneurs de la Bad qui a démarré ses assemblées générales le 25 mai dernier ? En tout état de cause, le Conseil des gouverneurs dirigé par l’ivoirien Albert Toikeusse aura fort à faire pour choisir un candidat vu leurs parcours, les défis de la Bad et les intérêts stratégiques en jeu.
Consultez ici le parcours et la vision de tous les candidats positionnés pour succéder à Donal Kaberuka.