Les entrepreneurs de la violence extrémiste sur le continent sont passés à un tout autre niveau. Poursuivant jadis un agenda national, ils se sont progressivement internationalisés dans leurs actions et dans leur mode de déploiement. Obligeant ainsi les pays africains à prendre pleinement conscience de la menace terroriste. “la guerre nous unit, nous, les Africains, contre le terrorisme comme elle nous a unis contre le colonialisme”. Une déclaration forte du président tunisien Beji Caid Essebsi lors du 24e sommet de l’Union Africaine, qui démontre tout l’engagement qu’ont les dirigeants africains à vaincre définitivement le terrorisme. Ceci par des actions militaires conjointes, mais également par le biais des actions législatives coordonnées.
Des Etats comme le Cameroun et la Tunisie ont promulgué des lois dites anti-terroristes afin d’éradiquer la menace. Le Parlement Africain dans sa posture législative, pourrait permettre l’harmonisation de ces lois sur l'ensemble des 53 Etats membres de l’Union Africaine. Contrairement au discours dominant sur l’inaction de l’Union Africaine face au terrorisme qui gagne du terrain en Afrique, il existe une large gamme d’instruments juridiques et de moyens d’actions élaborés par l’UA pour contenir la menace terroriste sur le continent.
Malheureusement les différentes résolutions adoptées par l’UA se traduisent difficilement en actes concrets comme l’a reconnu ouvertement l’ex président de l’Union Africaine Idriss Deby ”Nous nous réunissons souvent, nous parlons toujours trop, nous écrivons beaucoup, mais nous n’agissons pas assez et parfois pas du tout”. Vu ainsi, les décisions et mesures que pourrait prendre le Parlement Africain en termes de lutte contre le terrorisme pourraient elles aussi être confrontées à l’épineux problème de la concrétisation sur le terrain. La solution selon certains observateurs viendrait des hommes d’actions, déterminés à en finir avec ce fléau destructeur. C’est sûr le terrain que s’appliquent les solutions, et non autour des tables.
Le parlement Africain peut apporter sa contribution à cette lutte, par l’harmonisation des lois contre le terrorisme sur le continent. Mais la garantie d’un succès sur le terrain reste aléatoire, tant est que les pays africains font face à bien des difficultés. La Côte d’Ivoire par exemple, victime par ailleurs d’une attaque terroriste à Grand Bassam en mars 2016 fait face aujourd’hui à d’importantes difficultés financières, dues à la crise du cacao qui ébranle toute l’économie nationale. La chute du prix du pétrole a contraint les Etats de l’Afrique Centrale à une récession économique sévère, causant durant plusieurs mois le non paiement des salaires des fonctionnaires tchadiens. De telles faiblesses économiques sont de nature à fragiliser les mesures sécuritaires d’un Etat, le laissant à la merci de n’importe quel mouvement terroriste. Et ce, quelque soit la détermination et la bonne volonté du Parlement Africain à combattre le terrorisme.