Par Marie Colette BABASSAGANA
Si tout se déroule comme prévu, le peuple malien de l’intérieur et de l’extérieur se rendra dans les bureaux de vote le 29 juillet 2018, pour désigner leur futur président de la république pour les cinq années à venir. 24 candidats (23 hommes et une femme) parmi lesquels le président sortant, Ibrahim Boubacar Keita, ont vu leur candidature validée par la cour constitutionnelle. Sur ces 24 prétendants au fauteuil présidentiel, quatre candidats font office de favoris. Le président sortant, Ibrahim Boubacar Keita, Soumaila Cissé, Aliou Boubacar Diallo et Cheick Modibo. Pour convaincre les 8.461.000 électeurs de l’intérieur du pays et de la diaspora, les indices et réactions prouvent à suffisance le retour du même scénario qui a engendré un énième duo infernal entre le Président sortant Ibrahim Boubacar Kéïta du parti Rassemblement pour le Mali (RPM) et Soumaïla Cissé, le Chef de file de l’opposition, candidat investi de l’URD tous deux issus de la même famille politique.
Ibrahim Boubacar Kéïta
D’un long parcours politique à partir de l’ADEMA-pasj pour aboutir à la création de son parti, le Rassemblement pour le Mali (RPM), Ibrahim Boubacar Kéïta est arrivé à se faire élire avec 77,61 % des suffrages en 2013 sur la base de l’image d’homme de poigne qu’il a acquis alors qu’il était Premier Ministre d’Alpha Oumar Konaré en 1994, mais aussi Président de l’Assemblée Nationale sous le Régime d’Amadou Toumani Touré. Plus connu sous le pseudonyme “IBK” ou “Kan kelentigui”, le Chef de l’Etat malien malgré un bilan jugé négatif, reste le favori logique du fait de sa position actuelle de garant des institutions. Avec un nombre élevé d’élus locaux et une majorité à l’Hémicycle, IBK a les ressources humaines dans le Mali profond pour s’assurer une réélection à la tête du pays.
Soumaila Cissé
Fervent économiste et anti-putschiste lors du coup d’État qui a fait tomber le Régime d’ATT en 2012, Soumaïla Cissé est un homme politique à la carrière reconnue au niveau sous-régional et international. Le candidat investi de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), après plusieurs échecs à la course présidentielle, pense “restaurer l’espoir” cette année, comme l’indique le titre son programme de société proposé à la nation malien. Principal rival du Président sortant pour l’élection présidentielle 2018, Soumaïla Cissé bénéficie du soutien des principales figures des mouvements révolutionnaires du pays, notamment la Plateforme Antè A Bana. Avec plus de 1700 Conseillers communaux, plus d’une centaine de cadres politiques, un nombre important de Députés, Soumaïla Cissé demeure pour beaucoup de Maliens, le candidat solide et le mieux implanté pour pouvoir bousculer le Président Boubacar Keita, “le Mandé mansa” de Sebenikoro.
Cheick Modibo Diarra
Membre de la prestigieuse institution scientifique américaine, la NASA, le candidat investi du parti Rassemblement Pour le Développement du Mali (RPDM) n’est surtout pas à négliger pendant le scrutin du 29 juillet prochain. Dans les marchés, les grins et bureaux, son nom revient quotidiennement. Porte-étendard de la Coalition CMD qui regroupe des personnalités comme l’ancien Premier Ministre Moussa Mara, Dr Cheick Modibo Diarra, pendant la transition de 2012, a su recoudre le tissu social, de la crise de confiance entre l’Homme politique et le citoyen malien lambda qui ne savait plus à quel saint se vouer dans le choix entre ces Hommes politiques. Qualifié comme l’un des plus « sérieux » des candidats par une grande partie du monde rural qui représente 50% de l’électorat malien, avec ce prestige national et sa renommée internationale, le natif de Kayes pourrait être le vainqueur du 29 juillet prochain selon les témoignages de nombreux sondages.
Aliou Boubacar Diallo
Candidat investi par l’ADP-MALIBA, le parti de la deuxième force de l’opposition avec 9 Députés à l’Assemblée Nationale, près de 300 conseillers communaux, et la plateforme Ensemble pour le Renouveau Mali, soutenu par le père fondateur du Mouvement politico-religieux SABATI 2012, Chérif Bouyé Haïdara du Nioro du Sahel, Aliou Boubacar Diallo est à sa première descente dans l’arène politique pour rivaliser avec les candidats traditionnels. Susceptible de transformer l’histoire politique du pays en remportant une présidentielle dès sa première expérience électoral, le candidat peut compter sur l’estime dont il jouit auprès des Leaders religieux. Cette surprise n’est pas à exclure du tout. Homme d’affaires de notoriété internationale, le richissime exploitant minier de la société Wassoulou’Or s’implante harmonieusement dans l’intérieur du pays avec des visages jeunes.
La communauté internationale
La communauté internationale, présente notamment avec la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) et la force française « Barkhane », attend de ces élections une relance de l’application de l’accord de paix signé en mai-juin 2015, qui selon plusieurs observateurs avertis, accumule plusieurs retards, dans un pays où les attaques terroristes se sont multipliées ces derniers mois. Cette élection qui se déroule dans un contexte sécuritaire tendu, devra déboucher soit sur la réélection où la succession de l’actuel chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keita, arrivé au pouvoir en 2013.
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